Entre unité et diversité, le bel avenir de la laïcité
La laïcité face aux diversités culturelles

Le débat actuel sur la laïcité se caractérise par la multiplicité des interprétations et des attitudes. La loi de séparation de l’Eglise et de l’État adoptée en 1905 a été, selon les propres mots d’Aristide Briand une “séparation bienveillante, anticléricale mais non antireligieuse” qui assurait la liberté de conscience et garantissait la liberté des cultes dont aucun n’était privilégié. Jusque dans les années 90, les discussions sur la laïcité se focalisaient uniquement sur la querelle public/privé. Aujourd’hui, on ne parle plus que de la laïcité face à l’Islam (“affaire du voile”, commission Stasi) et ceux-là même qui fustigeaient auparavant l’école publique se sont souvent retrouvés parmi les plus farouches partisans d’une laïcité sans concession face à l’Islam. La polémique actuelle repose sur l’entretien de la peur, des amalgames (arabo-musulmans soi-disant non intégrables) et sur divers fantasmes (envahissement, communautarisme). Les cultes musulmans dans la société française sont constitués de fidèles dont 99% appartiennent aux classes les plus défavorisées. Si repli communautaire il y a, il relèverait plus des injustices sociales et du désengagement de l’Etat face aux inégalités. Avec Michel Morineau, président de la ligue de l’enseignement de l’Yonne.

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